La toiture

Après la structure porteuse, la première chose qu'il faut faire est la toiture - en tout cas pour une maison en paille. Ceci permettra ensuite de travailler les murs en paille sous protection.

Les chevrons sont espacés de la largeur d'une botte, c'est à dire 47 cm. Les planches dessous chaque chevron permettront de maintenir les bottes entre les chevrons sans qu'elles ne tombent à travers.  

Il suffit de tirer la botte vers le haut et ensuite de la loger entre les chevrons. Le charpentier a fait un très bon travail en testant le bon espacement avant la construction: Les bottes rentrent avec un peu de pression dans leur logement. Ceci est parfait car il n'y a pas d'espace (ce qui signifierait une mauvaise isolation) entre les bottes et la structure en bois.

Chaque botte en bas d'une rangée (celle qui est déjà dans son logement sur la photo) a un angle différent de sa géométrie d'origine. Elle doit alors être coupée selon le besoin. 

Grace à ce gabarit, on peut passer une "aiguille" (tige métallique) avec un angle (pour s'adapter à l'inclinaison de la toiture) à travers la botte. Comme ça, on tire des nouvelles ficelles, là où on veut couper la botte. On les serre bien. Ensuite on coupe les ficelles d'origine et on enlève l'excédent de paille. 

Les bottes doivent être montées sur la toiture. Environ 180 bottes sont montées une par une sur la toiture grâce à une poulie et la force des bras. 

Le pan nord est fini. Comme les bottes ne sont pas parfaitement rectangulaires, vous pouvez encore voir quelques trous entre les bottes: ils seront comblés plus tard avec de la paille. 

...et vue depuis dessous...

Un grand merci à Astrid, Patrick, Martine, Rosa, Anne-Pierre, Barbara, Laurence et Laurane pour leur précieuse aide.

Les planches qui vont sur la paille: elles permettent de rigidifier la structure, gardent la paille en place (surtout les parties rembourrées) et servent comme support pour la suite. Comme il faut d'abord les monter en toiture, nous les coupons au sol (sinon elles ne seront pas très faciles à manier), on les monte ensuite avec la poulie, puis elles seront fixées sur les chevrons. La pose des planches est assez rapide, mais nous vérifions sous chaque planche si la paille est bien compacte dessous. S'il en manque, nous rembourrons avec de la paille en vrac. Ceci prend pas mal de temps.

Les lattes temporaires ont été fixées sur la toiture afin de faciliter l'accès. Elles seront enlevées à la fin. 

Et voilà une partie de ma maison qui n'est pas écologique: une feuille anti-pluie (verte) au-dessus des planches assurera que la paille restera sèche même si une des tuiles - qui sont encore à poser - se casse un jour. J'ai accepté cette solution, car la quantité de déchets que cette feuille produira est relativement faible. 

Et voilà... le lattage de la toiture est terminé! Le ferblantier a même déjà monté la chéneau. 

C'est pas beau ça? A droite on peut voir les panneaux photovoltaïques qui se posent.

Les tuiles ont été livrées le 24.10. comme planifié et le 25.10. j'ai eu mon premier chantier participatif "officiel". J'ai acheté des tuiles d'occasion. D'un côté elles étaient moitié prix par rapport à du neuf et de l'autre côté je trouve qu'elles sont plus belles et s'intègrent bien dans le voisinage. Que ce soit de la récupération me plait également. Pourquoi acheter du neuf, quand le matériel d'occasion fait très bien l'affaire? La qualité des tuiles livrées par le marchand de tuiles était également très satisfaisante. J'ai seulement eu une dizaine de tuiles cassées (sur plus que 3000 posées).

24.10.2014: J'ai fait livrer les tuiles sur la toiture. Le plus gros du travail a été ainsi fait par le camion-grue. Quand les 4 participants du chantier participatif sont arrivés, le toit nous attendait comme ceci. 

Sur le lattage, j'avais marqué des lignes verticales. Elles permettent d'aligner les tuiles et ainsi avoir une répartition très régulière. 

A la fin de la journée, et grâce à mes aides, nous avons pu laisser la toiture dans cet état: le pan nord est quasi fini ! Seulement les bords et les faîtières (il faut d'abord poser les planches du virevent) ainsi que la cheminée manquent. Joli travail pour une journée !! Merci à Pascal, Flavio, Xavier et Sarah !

Je me suis toujours demandé comment on arrive à stocker les tuiles sur la toiture sans qu'elles ne glissent vers le bas. Voici la réponse. Si j'ai bien compris, les professionnels font des tas d'environ 42 tuiles (ce qui correspond à 1 m2); ça facilite la répartition et la pose.

Et voici un bout de tuiles sur le pan sud. Comme les panneaux solaires prennent déjà presque toute la place, il ne reste que quelques mètres carrés pour les tuiles. Tous les raccordements entre les panneaux solaires et les tuiles seront faits par le ferblantier. 

07.12.2014: Les raccordements ont été faits par le ferblantier. La pluie tombera enfin dans la chéneau et sera ensuite évacuée par le chemin habituel au lieu de tomber d'abord sur l'échafaudage et ensuite sur le dessus de la cave (qui n'est pas encore tout à fait étanche). 

Et voici les panneaux solaires: en haut 24m2 de thermique pour chauffage et eau chaude sanitaire. En bas 9m2 photovoltaïques pour l'électricité.

La dernière ligne droite...  Il y a plein de petits détails sur la toiture qui prennent du temps, et ma toiture n'est pas encore tout à fait terminée (nous sommes début décembre 2014). Le ferblantier va passer la semaine prochaine afin de poser encore quelques crochets au dessus des panneaux solaires (ils permettront de s'attacher en cas d'accès ultérieur aux panneaux).  Il doit soulever quelques tuiles pour fixer les crochets comme il faut. Je dois alors encore attendre une semaine, avant de pouvoir poser les tuiles faîtières et ainsi terminer enfin la toiture.

13.12.14 Les faîtières sont posées et le ferblantier a fini son travail. La toiture est prête pour l'hiver. 

13.12.14 Habillée dans son manteau d'hiver, la maison peut attendre tranquillement jusqu'à l'année prochaine.